Deux femmes photographes du XXème siècle (1/2).

A l’occasion d’une escapade Parisienne, (re)découverte de deux femmes photographes du XXème siècle sorties de l’injuste oubli par deux expositions.

Ergy LANDAU (1896 – 1967)

Le nom m’était connu pour l’avoir vu sur des publications des années 40-50 mais (shame on me), je croyais que c’était un photographe masculin … tout comme comme André Kertész, Brassaï et Robert Capa. Elle a aussi un lien avec le patrimoine du Nord !

L’exposition rétrospective Ergy Landau (1896-1967) présentée la Maison de la Photographie Robert Doisneau retrace la trajectoire de cette photographe d’origine hongroise installée à Paris au début des années 1920.

Des années 1920 aux années 1950, Ergy Landau participe aux grands courants photographiques qui jalonnent le siècle, s’engage dans la défense des photographes, participe aux plus grandes expositions, et ses images se retrouvent dans de multiples publications, des magazines d’actualité aux publications féminines en passant par celles destinées aux bambins, ainsi que dans ces campagnes de publicité en tous genres.

Selon ses carnets, elle aurait travaillé pour le parfum Lelong «Sodico», pour la poudre pour mains Gemey, pour la maison de matériel éducatif Bourrelier ou encore pour les gants en caoutchouc Eve. En 1950 elle réalise notamment un reportage photographique pour le tricentenaire de la brasserie Motte-Cordonnier, dans le nord de la France. Ses images des bâtiments, machines, entrepôts, camions, hommes des bureaux et des ateliers au travail trouveront place dans un volume de prestige édité par l’entreprise.

Praticienne remarquable, ses photographies les plus personnelles témoignent d’un goût certain, d’un sens précis de la composition, d’un attrait pour les visages et les corps, ainsi que d’une inclination et d’un talent manifeste pour agencer les jeux de l’ombre et de la lumière. Fuyant les troubles qui secouent sa Hongrie natale, la photographe Ergy Landau rejoint Paris, alors capitale mondiale de la photographie, en 1923, et s’installe dans le XVIe arrondissement auquel elle sera fidèle jusqu’à sa mort en 1967.

Deux femmes photographes du XXème siècle (2/2)

A l’occasion d’une escapade Parisienne, (re)découverte de deux femmes photographes du XXème siècle sorties de l’injuste oubli par deux expositions.

Jan GROOVER (1943 – 2012)

Exposition présentée à la Fondation Henri Cartier-Bresson, c’est la première monographie consacrée à la photographe américaine depuis sa mort. Artiste singulière encore méconnue, bien que son impact sur la reconnaissance de la photographie couleur soit considérable. Son travail témoigne d’une grande diversité de sujets, de formats et de procédés.

Au début des années 1970, Jan Groover – délaissant sa vocation première de peintre – est remarquée pour ses polyptyques photographiques, construits autour des motifs de la route, des voitures et de l’environnement urbain. Vers 1978, Jan Groover change radicalement de sujet pour se tourner vers la nature morte. Elle débute ainsi ce qui formera l’essentiel de son œuvre, et grâce auquel elle reste aujourd’hui encore l’une des figures éminentes du genre dans l’histoire contemporaine de la photo. Pour la plupart réalisées en studio, ses compositions relèvent de procédés variés. Dans les années 1980, elles contribueront activement à la reconnaissance de la photographie en couleurs. Malgré une prééminence sans conteste de ses photographies d’objets, le travail de Jan Groover est également ponctué de paysages, corps et portraits, souvent en noir et blanc. Elle développe également un attachement pour la technique au platine et au palladium dont elle approfondira l’étude à son arrivée en France en 1991, avec plusieurs séries au format allongé très particulier (banquet camera).

Untold Stories – Expo Peter Lindbergh à Bruxelles

à Bruxelles jusqu’au 14 mai 2023

UNTOLD STORIES est une exposition consacrée à la vie et l’œuvre de Peter Lindbergh.

Le photographe, décédé à 74 ans en 2019, avait personnellement sélectionné ses images issues de différentes décennies de travail, et assemblées de manière à ce que le visiteur se raconte une nouvelle histoire (d’où le nom de l’expo).

On dit habituellement que Peter Lindbergh a photographié les plus belles femmes de son temps et qu’il a contribué à lancer les « super-mannequins » Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford etc. (Polka)

C’est pour moi avant tout un superbe portraitiste. En recherchant une forme de réalité en opposition au glamour photoshopé des magazines, il arrive à photographier l’âme de ses modèles. Un peu comme s’il voulait prouver, à l’instar du défaut qui permet d’identifier un vrai diamant, que l’imperfection d’un corps permet de révéler la vraie personnalité du sujet.